Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/302

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brousse, au milieu des buissons. Après une journée de fatigue, il arrive souvent que la malheureuse Popinée est obligée, toute la nuit, de supporter les assauts amoureux de son escouade de maris.

Accouchement — L’accouchement a lieu sans aucune sorte de cérémonies. Les voisines aident l’accouchée. Après un jour ou deux de repos, la femme reprend le travail commun. Quant au labeur amoureux, c’est à peine si on donne aux organes génitaux le temps de se raffermir et de se rétablir des désordres causés par l’accouchement. Il y a toujours un des maris plus impatient que les autres, qui n’a pas le temps d’attendre. Et souvent, au risque d’estropier la femme, il recommence le coït avec elle. Aussi, à ce petit jeu, la femme exténuée met rarement au monde plus de deux enfants et quoique mariée à vingt ou vingt-cinq ans au plus, elle est vite usée ; à trente ans, c’est une créature décrépite qui fait horreur à voir.

Déformations vulvaires, suite du coït répété. — Ce coït incessant et sans relâche produit, chez la Popinée Canaque, des déformations vulvaires très caractéristiques. En général, les Popinées de vingt-cinq à trente ans, ayant mis au monde un ou deux enfants, présentent à l’examen médical les mêmes symptômes que les vieilles prostituées Européennes au bout de plusieurs années de stage dans les couvents d’amour. Mes observations concordent parfaitement avec celles du docteur Charpy, dont je reproduis ici les conclusions publiées dans les Annales de dermatologie et de syphiligraphie, en 1871-72 :

« De toutes les beautés de la femme publique » dit-il, celle qui parfois décline la première, c’est la beauté de ses organes génitaux. La prostituée a encore ses seins fermes, ses flancs sans coutures, et c’est à peine si la veille ou l’orgie commencent à la dépouiller de ses cheveux, que