Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/34

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recevra quatre-vingt-dix coups de rotin sur les fesses, et son mari pourra ensuite la marier à un autre, ou la vendre à son gré, ou la garder chez lui. » Si nos Européennes voyaient en perspective ces quatre-vingt-dix coups de rotin sur leurs blanches rotondités postérieures, il y aurait peut-être moins de maris trompés.

Le Code Annamite dit encore : « Les garçons de magasin qui commettent un adultère avec l’épouse de leur patron seront assimilés aux serviteurs ou esclaves, et seront punis de la strangulation. » Ce bon Code n’y va pas de main morte. Un autre article est spécial aux femmes acariâtres : « Toute femme légitime qui frappe et insulte son mari sera punie de cent coups de rotin, et pourra être répudiée. » Il en coûte donc un peu moins cher à la femme Annamite de cocufier son époux, que de le griffer ou de lui dire des vérités désagréables.

Mariages de la main gauche. — À côté de l’union légale, consacrée par la cérémonie du mariage, l’Annamite a le droit de prendre des concubines, tant qu’il veut, sans aucune formalité, et cependant les enfants qu’il a de ces unions ont les mêmes droits que les enfants de l’épouse légitime. Il n’y a donc pas, en Cochinchine, d’enfants naturels ou adultérins, comme chez nous.


Amour de la progéniture. — Les femmes Annamites aiment beaucoup leurs enfants et leur prodiguent de grandes marques de tendresse. Elles les embrassent en les serrant contre leur poitrine et les baisent en les reniflant, comme on aspire une bonne odeur.

L’avortement est très rare. Les enfants sont élevés sans maillot et tètent jusqu’à trois ou quatre ans pour les garçons, et plus encore pour les filles. Quand le bambin Annamite marche seul, on le laisse courir en liberté