Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/351

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enfants, comme une sorte d’usufruit permanent. Il pouvait entrer dans la secte des Arioïs, dont je parle plus loin en détail.

La religion et ses prêtres. — La religion jouait un rôle important, chez les anciens Tahitiens. En face de la royauté et de la noblesse se dressait la caste sacrée des prêtres, jouissant de prérogatives considérables. Sans entrer dans de trop longues considérations, je dirai seulement que l’ancienne religion des Tahitiens ressemblait à la religion des Grecs et présentait les mêmes caractères. Même panthéisme, même anthropomorphisme des dieux inférieurs, même divination des Forces de la Nature. Le créateur du Monde, c’est Taoroa, qui l’organise par une genèse admirable de simplicité et d’énergie. L’homme doit mourir, mais la matière est éternelle. Les Divinités sont de deux ordres : les Atouas, Dieux supérieurs, président aux actions des hommes, sans avoir à en juger la moralité. L’énumération en serait trop longue, mais on retrouve, dans les Dieux Tahitiens, un Esculape, un Hercule, un Mars, un Mercure, un Apollon, etc. Au-dessous de ces Dieux supérieurs, il y a des Dieux inférieurs qu’on peut comparer aux Naïades, Nymphes, Dryades, Faunes, etc., de l’ancienne Mythologie Grecque. Les Dieux pouvaient revêtir la forme humaine, pour satisfaire leurs passions, tout comme le Jupiter Grec. Enfin, tout à fait au dernier rang des Dieux, on trouvait les Oromatouas, Dieux domestiques ou Dieux lares, absolument identiques aux Dieux lares et pénates des Romains. Cette ressemblance de la religion Tahitienne avec la religion des anciens Grecs, semblerait indiquer une origine commune.

J’ai dit, plus haut, que la race Tahitienne était un produit de trois races : blanche, jaune et noire ; la première est presque pure chez les rois, les princes et les Arii.