Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/359

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Tané et Vahiné ignorent l’usage du soulier, cet instrument de torture des civilisés, et l’on admire la finesse de leur pied, cambré comme celui des Andalouses. Les Vahinés portent cette simple toilette avec aisance et distinction, elles charment l’œil par leur démarche souple et coquette. Les jours de fête et les soirs de upa-upa, le chapeau est remplacé par le reva-reva, nœuds de ruban transparents d’une teinte jaune vert, que fournit le cœur du cocotier. La Vahiné met dans ses cheveux le tiare miri, superbe fleur blanche dont l’odeur est plus suave que celle de la fleur d’oranger. Parfois, elle se parfume la chevelure avec de la poudre de santal, et se couronne la tête de verdure entrelacée de fleurs. Ainsi parée, la brune fille de Tahiti charme le regard et embrase les sens. À moins d’avoir les qualités requises pour être gardien de sérail, il n’est guère possible à un Européen de résister aux séductions de la Vahiné.