Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/47

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pas mauvais comme l’Annamite. Si nous ajoutons qu’elle ne chique pas le bétel, et qu’elle a de belles dents blanches, fort soigneusement entretenues, on reconnaîtra avec nous que la courtisane Chinoise s’éloigne moins que la Congaï de la femme d’Europe.

Malheureusement pour les amateurs de voluptés pimentées, elle présente un immense défaut : sa frigidité. Elle accomplit machinalement le coït, comme une opération commerciale qui lui rapportera une piastre, et c’est tout.

La grande préoccupation de la Chinoise, avant tout, c’est de ne pas déranger l’édifice soigneusement élaboré de sa chevelure, qu’elle fait arranger seulement une fois par mois par l’artiste capillaire Chinois. Qu’on se figure un énorme chignon en forme de coque, agrémenté de tire-bouchons et de nœuds à grand renfort de cosmétiques et de pommades, affectant les formes les plus bizarres. On conçoit que ce ne serait pas faire acte de galanterie que de décoiffer une Chinoise. Quand elle se couche, elle place son chignon sur un petit banc évidé.

Ne demandez à la Chinoise aucun raffinement de volupté : elle en est incapable. Elle se couche, et vous accepte passivement. Elle n’en sait pas davantage. Au besoin, elle consentira à suivre l’Européen dans sa demeure, pourvu qu’en sus du prix tarifé de trois piastres, on lui offre le fiacre aller et retour, car ses petits pieds déformés lui rendent la marche pénible. À ce propos, on prétend, et je crois l’avoir lu dans un récit de voyage, que la compression du pied de la Chinoise a pour but de développer le muscle constricteur de la vulve et du vagin. J’avoue que je n’ai que rarement rencontré cette spécialité vaginale. Elle dépend plutôt, à mon avis, de l’état d’obésité de la femme, et il n’est pas besoin d’aller en Chine pour atteindre ce résultat. Toutes les femmes