Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/48

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Européennes un peu fortes de corps, dont le bassin et les cuisses sont largement développés, même les vieilles prostituées, sont généralement plus étroites que les femmes maigres et petites. Brantôme avait déjà fait cette remarque.

Maisons de prostitution de Cho-lon. — Si les maisons Chinoises de Saïgon sont à l’usage des Européens, en revanche, les établissements de ce genre, à Cho-lon, sont à peu près exclusivement réservés aux Chinois. Sous ce rapport-là, ceux-ci ressemblent beaucoup à certaines maisons de « société » en Europe. Il faut montrer patte blanche pour y entrer, et vous n’y êtes admis qu’avec un Chinois familier de l’établissement.

Tout comme en France, il y a des salons luxueux avec des divans, des canapés, des glaces, des tableaux peints sur verre. Ces dames, richement vêtues, viennent vous rendre visite au salon. Il y a la même phrase sacramentelle : « Toutes ces dames au salon ! » en Chinois, bien entendu. On vous servira sur commande un plantureux repas à la Chinoise, dont la soupe aux nids d’hirondelles, le tripang, la confiture de gingembre et de genseng forment la base, avec toutes sortes de plats fortement épicés. On entend les accords d’une musique Chinoise, dont les exécutants sont placés dans une pièce voisine, pour ne pas gêner les amoureux ; ils jouent des airs mélancoliques et langoureux, qui ont, à ce qu’il paraît, la propriété de donner aux Chinois des pensées érotiques. Ces dames s’humanisent ; elles prennent des poses plastiques pour émoustiller les sens des vieux banquiers Chinois, quand ils sont difficiles à émouvoir. Cependant elles ne sont guère plus expertes dans l’art de Vénus que leurs rivales de Saïgon.

Procédés des vieux débauchés Chinois. — Je n’ai point vu ce que je vais décrire : je le tiens d’un ami