Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/60

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Comme j’en ai mangé bien souvent à Cho-lon, j’ai pu en faire l’épreuve.

On sait que le nid de l’hirondelle de mer est fabriqué avec une sorte de fucus comestible dont les feuilles sont agglutinées avec du frai de poisson, et le frai du poisson est éminemment riche en phosphore. Le phosphore possède une action très énergique, car il augmente à la fois les désirs vénériens et les érections. Il n’a qu’un défaut : c’est de provoquer de graves intoxications quand son emploi est exagéré.

Ce danger n’est pas à craindre avec le nid d’hirondelle de mer, qui coûte horriblement cher et qui ne se sert que sur la table des richards. L’Annamite peu fortuné remplace le nid de salangane par le nuoc-mam, essence de poisson pourri, que l’on prépare par un procédé analogue à celui de l’huile de foie de morue, dont il a un peu le goût et qui renferme beaucoup de phosphore. L’ail, le piment surtout, venant à la rescousse, on conçoit que les Annamites soient aussi lascifs et qu’ils aient beaucoup d’enfants.

Confitures de gingembre. — La racine de genseng. — On vend beaucoup, en Cochinchine, une sorte de confiture Chinoise, ou plutôt un fruit confit de gingembre, pour favoriser la digestion tout en excitant aussi le sens génital. On fait également usage de racine de gen-seng, qui est un excitant général.

Le tripang, ou biche de mer. — C’est une holothurie de la grosseur et de la forme d’un boudin noir. On la pêche en Océanie, sur les rochers, à marée basse, et on l’emballe dans des barils, après l’avoir fait sécher au soleil. La tonne du produit bien préparé et de bonne qualité, se vend jusqu’à deux mille cinq cents francs. Il paraît que le tripang possède des vertus aphrodisiaques, mais je n’ai jamais eu le courage d’en goûter.