Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/59

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des maisons, de prostitution emploient plus simplement des rondelles en papier de soie huilé, qu’elles introduisent dans le vagin pour coiffer le museau de tanche. Le préservatif en baudruche ou caoutchouc, si commun en Europe, est absolument inconnu en Orient. Quoique une femme d’esprit[1] l’ait défini « toile d’araignée contre le danger, et cuirasse contre le plaisir », nous croyons que son emploi, généralisé en Cochinchine, aurait préservé bien des Européens du danger de la syphilis, si commune, comme on l’a vu.


Aphrodisiaques internes. — Influence de la nourriture sur la lasciveté des Annamites. — Les Chinois et les Annamites connaissent, comme tous les Orientaux, les propriétés de la cantharide, et s’en servent dans les électuaires, où elle entre en composition avec du miel, du safran et de la cannelle, de la noix muscade, du clou de girofle et du poivre.

Il est à remarquer que, si la race Annamite est aussi lascive, malgré un appareil génital de faible dimension, on peut l’attribuer en partie au mode de nourriture. C’est d’abord un peuple ichthyophage, et qui consomme beaucoup de sel. Les sauces comme le nuoc-mam, contiennent à la fois du phosphore et du sel. On sait que ce sont là deux puissants aphrodisiaques. L’ail et l’oignon, qui sont encore des aphrodisiaques, entrent également pour une grande part dans l’alimentation des indigènes.

Les nids de salangane. — Mais l’aphrodisiaque le plus puissant, c’est le fameux potage aux nids de salangane (hirondelle de mer). Cette soupe se sert fortement épicée, et son goût se rapproche beaucoup de celui du potage à la bisque d’écrevisses. Son effet est indiscutable.

  1. Madame de Staël, dit-on.