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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/240

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voyage au pays des brahmes.

camper sur quelque plateau où nous pourrions jouir d’une salutaire fraîcheur.

Ni Amoudou, ni les deux bohis Tchi-Naga et Ponousamy, ne connaissaient la contrée, il nous restait à interroger Vaïtilinga le cornac, car nous ne pouvions nous engager de nuit, dans ces passes dangereuses, sans un guide. Nous étions bien dans la direction que suivent tous les voyageurs pour aller de Goa à Kolanpour, mais par quel point aborder la montagne, c’est ce que nous ne pouvions décider par nous-mêmes, sans risquer de nous égarer, ou d’envoyer toute notre petite caravane au fond d’un ravin.

Nous venions de terminer notre repas du soir, et la température était si accablante, que nous ne pouvions quitter d’une minute la feuille de palmier qui nous servait d’éventail.

Vaïtilinga était en train de donner quelques cannes à sucre sauvages à son éléphant, lorsque, prévenu par Amoudou, il se dirigea près de nous.

— Les saëbs (seigneurs) m’ont fait demander ? nous dit-il.

— Nous voulons savoir, lui répondis-je, si tu n’as pas déjà fait le voyage de Bedjapour par les Gaths.

— J’ai couru l’Inde entière dans ma jeunesse