avec les fakirs et les jongleurs, et j’ai souvent passé les Gaths pour aller de Goa à Bedjapour.
— Alors tu pourras nous guider à travers la montagne ?
— Les saëbs peuvent se fier à moi.
— C’est bien, prends la tête avec Mahadèva, nous te suivons.
— Impossible, saëbs.
— Pourquoi cela ?
— Parce que seul un indigène de cette province pourrait vous faire traverser les Gaths la nuit.
— Nous ne voulons qu’atteindre les plateaux les plus rapprochés pour échapper à la chaleur qui règne dans ces vallées…
— Le danger est le même, saëb ; le moindre oubli, sur ces pentes escarpées, et demain il ne resterait de nous que ce que les chacals et les panthères auraient bien voulu laisser.
— C’est bien, nous allons rester ici jusqu’au lever du soleil.
— La perspective n’est guère agréable, interrompit le capitaine, j’étouffe littéralement.
— Si les saëbs, reprit le cornac, veulent absolument aller camper là-haut, je puis aller chercher un Tchaléa ; pour quelques caches[1] il vous conduira où vous voudrez. i.
- ↑ La cache vaut un peu plus d’un centime.