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les ruines de bedjapour.

de notre monture, et après nous avoir fait deux fois le salam obligé, il attendit.

— Salam, Tchaléa, lui répondis-je avec la formule habituelle, je te souhaite une vie heureuse, et après ta mort la fin de tes transmigrations terrestres… Pourquoi nous as-tu fait quitter si brusquement le campement provisoire que nous avions choisi ?

— Le saëb ne connaît pas le lieu où il se trouvait ?

— C’est la première fois que je traverse les Gaths dans cette direction.

— Cet endroit se nomme la vallée des Panthères ! à cause du nombre de ces animaux qui le fréquentent, et vous étiez justement sur le chemin qu’elles suivent chaque nuit pour aller s’abreuver dans la petite rivière qui coulait à quelques pas de vous.

— Ne penses-tu pas que la présence de Mahadèva eût suffi pour les tenir en respect ?

— Les panthères eussent laissé Mahadèva et sauté sur les hommes, et les buffles effrayés se fussent sauvés sous bois.

— Ne t’exagères-tu pas un peu le danger ? Je connais la panthère noire de la côte malabare, et l’ai toujours vue fuir plutôt qu’attaquer.

— Le saëb ne les a jamais forcées dans leurs