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les ruines de bedjapour.

Ce fut avec un véritable sentiment de bien- être que nous vîmes tout à coup se dresser devant nous, sur un plateau moins chargé de végétation, la forme noire et massive du refuge qui terminait notre ascension. Ce n’était plus qu’une cour carrée, garnie de murailles élevées et à ciel ouvert, car il y avait longtemps que l’étage supérieur et le toit étaient tombés en ruine. Le sol était garni de dalles, ce qui avait suffi pour paralyser la reproduction des arbrisseaux et des lianes ; cependant un gros flamboyant, deux fois centenaire au moins, avait poussé au milieu même de la cour, et de ses branches épaisses qui dépassaient de beaucoup les murailles sur les quatre côtés, remplaçait par un toit de verdure celui que la main du temps avait enlevé.

Lorsque notre falot, allumé de nouveau, eut été accroché à un des rameaux inférieurs de l’arbre, nous jouîmes d’un spectacle imprévu et surtout des plus pittoresques, nous étions sous une véritable voûte de feuillage. En voyant cette clarté qui vint subitement illuminer son repaire, un makara, sorte de hibou énorme qui lutte avec avantage contre les plus gros serpents, fit entendre un hululement plaintif.

Certes, il avait bien choisi sa demeure. À peine avions-nous éclairé ces ruines, que nous vîmes