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voyage au pays des brahmes.

teresses qui semblaient me disputer le passage. Enfin, j’atteignis mon divan sur lequel je me hissai… peine perdue, l’attraction recommença plus âpre, plus puissante encore, et de nouveau je plongeai au milieu de cet océan enchanté, plein de fleurs, de parfums et d’ardentes sirènes...................

Et cela dura toute la nuit et une partie de la matinée du lendemain : cela dura jusqu’à l’heure où le hatschich voulut bien nous rendre la liberté…

J’ai essayé de dépeindre exactement mes sensations, et le lecteur peut voir que je n’ai pas exagéré en disant que le hatschich procurait une folie exaltée qui durait pendant tout le temps qu’on restait sous son influence.

Une chose bien singulière, c’est que j’ai repris du hatschich une fois encore quelques années plus tard, et ma sensation n’a pas varié, la nature de mon tempérament m’a toujours offert un résultat identique.

La première fois, je tombais dans le vide.

La seconde fois, je plongeais au milieu d’un océan de fleurs et de beautés enlacées.

La troisième fois, les bayadères qui m’entouraient me paraissaient changées en papillons, sous la forme humaine cependant, et elles pas-