Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
355
les ruines de bedjapour.

saient leur temps à m’enlever et à me laisser retomber entre les bras les unes des autres.

Mais, je dois le dire, jamais le hatschich n’a eu pour moi de roses sans épines dans les instants des plus grands ravissements ; j’ai toujours éprouvé une souffrance étrange, qui me paraissait venir d’un effroi inconscient que je ne pouvais dominer…

Lorsque nous eûmes repris à peu près possession de nous-mêmes, les charmantes nautchnys nous conduisirent au bain, et nous offrirent, avant de prendre congé de nous, un magnifique déjeuner, où tous les genres de cary vinrent lutter avec art pour aiguiser notre appétit.

Nous avions pour une demi-heure de marche avant de regagner Taj-Boulé, aussi fîmes-nous donner l’ordre à Mahadèva de venir nous chercher… En arrivant, nous nous jetâmes dans nos hamacs, où nous dormîmes jusqu’au lendemain sans désemparer.

Étonnez-vous donc (car il y a des nautchnys pour toutes les positions sociales) qu’un peuple, qui se donne périodiquement de telles jouissances, de telles secousses au cerveau, soit un membre mort dans l’humanité, et ne soit plus bon qu’à allier la superstition à la débauche…

J’avais projeté de rester à Bedjapour trois