Page:Jacquemont - Correspondance inédite de Victor Jacquemont avec sa famille et ses amis, tome 1.djvu/31

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Il se rendit donc au Havre, accompagné de son frère Porphyre, et partit de là pour l’Amérique. Une affaire d’honneur le retint quelque temps à New-York ; puis il se rendit à Haïti, où il trouva son frère Frédéric, alors industriel, et plus tard consul de France à Panama. C’est à Saint-Domingue qu’il reçut, des administrateurs du Jardin des plantes, la proposition d’entreprendre dans l’Inde un voyage scientifique ayant pour but une étude approfondie de ce pays aux points de vue si variés de l’histoire des races, de la géologie et de la botanique.

Il dut à M. Cordier, professeur au Muséum, le choix dont il était l’objet pour cette mission si vaste et si périlleuse. On sait comment il la remplit.

Jacquemont hésita cependant quelque temps à accepter l’offre qui lui était faite. La tâche était immense, et il ne s’y croyait pas suffisamment préparé. Toutefois, il consentit. Il revint donc aux États-Unis, dont il parcourut le nord.

C’est dans cette exploration que, par un caprice où se retrouve son caractère aventureux, il voulut se baigner dans les eaux du Niagara, et faillit y perdre la vie. Entraîné par le courant, il fut heureusement sauvé par un nègre.

De retour à New-York, il fit voile pour la France, revint à Paris, où ses amis le retrouvèrent tout entier, et se consacra aux études préparatoires de son voyage scientifique, renonçant, pour s’y livrer exclusivement, à se faire recevoir docteur en médecine.