Page:Jacquemoud - Description historique de l’abbaye royale d’Hautecombe.pdf/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 3—

chevalier Mélano) pour diriger les travaux, et par respect pour la mémoire de ses aïeux, il voulut conserver scrupuleusement dans les constructions nouvelles, la forme, le style et le caractère primitif des anciennes constructions.

Ce vénérable monarque, enlevé à l’amour de ses sujets le 27 avril 1851, avait ordonné dans son testament que son corps serait transporté à Hautecombe, où il a été inhumé avec pompe le 11 mai suivant.

Les ornements intérieurs de l’église et les bâtiments adjacents n’étaient pas terminés, et la magnifique façade occidentale n’était point encore commencée. S. M. la Reine Marie-Christine, auguste veuve du Roi, secondée par le dévouement éclairé de S. Exc. M. le comte Philibert de Collobiano, son chevalier d’honneur, a fait continuer les travaux avec autant de munificence que de goût. Cette sainte entreprise a été entièrement achevée en 1843 ; il a fallu une volonté royale et des mains généreuses pour faire exécuter tant de travaux dans un aussi court intervalle.

Au mois de juillet de la même année Sa Majesté la Reine Marie-Christine est venue accomplir un pieux pèlerinage auprès des dépouilles mortelles de son illustre époux. Cette vertueuse princesse providence des malheureux a recueilli pendant son séjour en Savoie les bénédictions du pauvre et les hommages de la population.

Les vastes bâtiments du monastère la belle architecture gothique de l’église, le mérite des ornements, des vitraux et des peintures qui la décorent, le majestueux caractère des tombeaux et des cénotaphes la perfection des bas-reliefs et des statues dont le nombre s’élève à près de trois cents, rendent l’abbaye royale d’Hautecombe aussi précieuse aux beaux-arts qu’à la religion. Ses mo-