Page:Jacques-Martin Hotteterre - Principes de la flûte traversière, ou flûte d'Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois, divisez par traitez.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’elles ſoient jointes l’une contre l’autre, excepté dans le milieu où l’on doit former une petite ouverture pour le paſſage du vent : On ne les avancera point, au contraire on les retirera du coin de la Bouche, afin qu’elles ſoient unies & applaties. Il faut placer l’embouchure vis-à-vis de cette petite ouverture ; ſouffler d’un vent moderé, appuyer la Flute contre les Levres, & la tourner ſans ceſſe en dedans ou en dehors, juſqu’à ce qu’on ait trouvé le veritable point.

Pour obſerver toutes ces Regles il ſera bon de ſe mettre devant un Miroir, (précaution qui ſera d’un grand ſecours.) Il ne faudra point ſonger d’abord à placer aucun Doigt, mais ſouffler ſeulement dans l’Embouchure tout à vuide, & chercher à en tirer du ſon. Enſuite on placera les Doigts de la Main d’enhaut, l’un après l’autre, & on reſtera ſur chaque ton ; en réiterant le ſouffle plusieurs fois, afin de s’en bien aſſurer : après quoy l’on placera les Doigts de la Main d’enbas, dans le même ordre que ceux d’enhaut. Les Commençants ne s’obſtineront point trop à faire le premier ton qui eſt tout bouché ; parce qu’il ne ſe peut faire qu’en bien bouchant tous les trous : ce qui eſt plus difficile que l’on ne penſe, à moins qu’on ait un peu de pratique.

Lorſque l’on ſera parvenu à bien emboucher la Flute, on pourra commencer à chercher la connoissance des Tons. Pour cet effet on regardera la Planche premiere des Tons & Semitons, & on lira le Chapitre ſuivant.

Aureſte quelques Regles que j’aye preſcrites, tant pour l’Embouchure que pour la poſition des Mains ; Il ne faut pourtant les obſerver avec exactitude, qu’autant qu’on ne ſe trouvera pas une diſposition tout à fait contraire. Par exemple, ſi une Perſonne ſe trouvoit avoir les Levres diſpoſées de maniere, qu’il luy fût plus difficile d’emboucher la Flute, en les uniſſant, & en les applatiſſant, qu’en avançant celle d’enhaut ; alors il ne