Aller au contenu

Page:Jacques (Huot) - La tête de mort, 1944.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— J’ai vu le surintendant d’Arsène Frigon, dit-il d’abord.

— As-tu pu le faire parler ?

— Facilement. Il te connaît et est prêt à coopérer avec nous.

— Très bien ça.

— À venir jusqu’à un mois, il était très satisfait du jeune ingénieur. Il l’avait même recommandé pour lui succéder en cas de changement.

— Après… ?

— Il y a un mois, Frigon est tombé malade et a suivi des traitements à la clinique Palmer, comme tu sais. À partir de sa première visite à la clinique, il n’était plus le même. Plus d’application à son ouvrage. Il faisait même des erreurs.

— Très étrange.

— C’est de ce moment aussi que date le coulage dans ce département si important. Le surintendant lui-même a beaucoup de peine à soupçonner Frigon, mais il dit qu’il est absolument impossible qu’un autre que lui ait commis les indiscrétions.

— Buvait-il ?

— Pratiquement pas. Il travaillait quelques soirs par semaines et les autres, il les passait en compagnie de Peggy. Et je sais que c’est une jeune fille rangée. D’ailleurs comme tu sais, ils songeaient à se marier bientôt.

— Le point d’interrogation est donc toujours là.

— J’ai trouvé deux autres employés qui se font actuellement traiter à la clinique Palmer.

— Qui ?

— Rosario Benoît et Roland Lévesque.

— Parlons du premier d’abord.

— C’était un dessinateur…

— Pourquoi dis-tu : c’était ?

— Parce qu’il est mort ce matin. Mais laisse-moi commencer par le commencement. C’était un expert dans le dessin des pièces du récupérateur du canon de 25 livres.

— De quoi souffrait-il ?

— De la vue. Il est allé à la clinique pour un examen d’abord. On a commencé à le traiter, mais ça n’allait pas bien. Il a aussitôt abandonné son travail et restait à la maison pendant le traitement.