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Page:Jacques (Huot) - La tête de mort, 1944.djvu/30

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— Parfaitement. C’est tout… ?

— Es-tu intéressé à savoir quelque chose concernant la poudre jaune que tu m’as apportée ?

— Tu as donc le rapport déjà ?

— Oui. C’est une affaire extraordinaire. Tiens-toi bien.

— Vite, dis-moi, je meurs de curiosité.

— C’est un genre d’hypnotique découvert par un savant allemand il y a quelques années.

— Nous avons certainement affaire à des espions alors.

— C’est plus que probable, car on ne peut se procurer cette poudre ici. Elle n’a jamais été sur le marché même.

— Pourquoi ? Elle pourrait probablement rendre des services immenses dans nombre de cas.

— Elle n’est pas encore assez perfectionnée. Une fois injectée à une personne, le sommeil hypnotique survient immédiatement et on n’a plus qu’à questionner, mais elle a aussi un très grave inconvénient.

— Lequel ?

— Elle rend presque fou ceux sur qui on en fait usage. De toute façon elle procure des hallucinations terribles.

— Alors ça voudrait dire que les médecins de la clinique en ont administré à Arsène Frigon et l’ont ensuite fait parler sur les secrets militaires qu’on l’accusait d’avoir divulgués ?

— C’est cela certainement. La même chose pour son frère, Omer. C’est de là que vient sa peur de la Tête de Mort.

— Nous en avons donc assez pour mettre la Police Montée au courant.

— Il y a un autre point dans cette affaire cependant.

— Lequel ?

— Tu as trouvé cette poudre dans le bureau du Dr Palmer, mais il était mort aussi. Est-ce que toute la clinique utilisait la poudre ? Autrement dit, est-ce que tout le personnel était au courant ou bien était-elle utilisée par un seul des médecins à l’insu des autres. Il vaudrait peut-être mieux approfondir avant de parler.

— Tu ne me dis pas tout là, Julien. Je vois que tu as une théorie là-dessus.

— C’est vrai, mais je vais te la confier immédiatement. Je crois que le Dr Palmer a été tué parce qu’il a trouvé cette poudre dans sa clinique.

— Cela a bien du bon sens !

— Dans ce cas le meurtrier serait en même temps l’espion.

— Mais le meurtrier ne peut être autre que le Dr Chantre, car il nous a affirmé que le Dr Palmer était en route pour Québec, quand ce dernier est mort.