Aller au contenu

Page:Jacques (Huot) - La tête de mort, 1944.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Par le Service Secret, naturellement ?

— Il n’en était pas certain.

— Continuez.

— Nous étions rendu plus loin que l’usine de la Canada Cement sur la rue Sherbrooke est, quand l’auto qui nous suivait, s’approcha de la nôtre et celui des deux hommes qui ne conduisait pas, nous ordonna d’arrêter.

— Ensuite… ?

— Arsène a arrêté son auto le long de la bande de la rue. Les autres ont placé leur auto juste en avant de la nôtre. Puis ils sont descendu pour venir parler à mon compagnon. Ils se sont identifiés comme des Agents Secrets, puis ont dit à Arsène qu’ils avaient mission de l’arrêter.

— Où se tenaient les deux hommes à ce moment ?

— Debout à la porte de l’auto. Arsène était resté assis sur son siège.

— Qu’a-t-il répondu ?

— Il n’avait pas encore eu le temps de répondre qu’une grosse limousine noire est arrivée. À la hauteur des deux agents, un homme s’est penché au dehors et a tiré sur les deux hommes avec un révolver.

— Se sont-ils défendus ?

— Ils n’en ont pas eu le temps. Cela s’est passé tellement vite.

— Les meurtriers vous ont-il parlé ?

— Non. Ils ont continué leur route. Nous n’avions même pas encore eu l’idée de nous baisser dans l’auto qu’ils étaient déjà loin.

— Qu’avez-vous fait après ?

— Arsène se demandait s’il devait prévenir la Police…

— Il n’y avait que cela à faire.

— Mais il ne faut pas oublier qu’il était déjà un suspect. N’aurait-on pas pu l’accuser du meurtre des agents secrets ?

— Et vous avez donc décidé de garder le silence là-dessus ?

— Arsène devait aller parler de cela à monsieur Tremblay, qu’il connaissait. Il aurait suivi son conseil.

— Et il n’a pas vu mon ami Tremblay ?

— Il était tellement tard qu’il a remis cela à ce matin.

— Malheureusement il est mort avant.

— Son frère l’a trouvé pendu dans sa chambre, ce ma-