Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/135

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vant les principes napoléoniens, donna en général satisfaction. L’Exposition de 1867 sembla marquer l’apogée du nouveau régime, accepté par l’ensemble du pays. L’opposition des républicains et des exilés, dont le plus notable était Victor Hugo, n’y pouvait rien.

Les épigrammes de Rochefort célèbres à Paris n’avaient presque pas d’écho en province. L’Empire restait solide, mais le dictateur couronné doutait de lui-même et de son règne. Il s’abandonnait à la fatalité et la maladie l’affaiblissait. Un mot de lui, une boutade, en dit long sur son état d’esprit :

— Comment voulez-vous que les affaires marchent ? L’impératrice est légitimiste, je suis républicain, il n’y a que Persigny qui soit bonapartiste.

Lorsqu’il se fut décidé à adoucir un régime assez absolutiste, sans liberté de la presse, et sans régime parlementaire véritable, on crut que l’Empire libéral, succédant à l’Empire autoritaire, allait lui donner la durée. Le plébiscite de 1870 prouva encore à Napoléon que le pays était avec lui. Trois mois plus tard, par les manœuvres de Bismarck, la guerre éclatait. La France, mal armée, mal préparée, sans alliés, s’y lança témérairement. À Sedan, la deuxième dictature napoléonienne s’achevait par un