Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/284

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coup plus fait pour le succès du livre que les quelques pages un peu précises qu’on peut y trouver. C’est de ces considérations de nature à demi métaphysique sur la pureté de la race — où l’on retrouve, déformées, les idées de Nietzsche et celles de Gobineau — que naissent la plupart des réactions de Hitler devant les problèmes essentiels qui se posent à la nation allemande.

Le premier, pour cet Allemand que la politique a placé hors de l’Empire, est la réunion sous le même drapeau et dans la même âme de tout ce qui est germain, et d’abord de l’Autriche. Le monde juif dominait, déclare-t-il, dans la monarchie habsbourgeoise, et c’est pourquoi il déteste les anciennes dynasties qui, dit-il, ont presque toujours manqué, depuis deux siècles, aux devoirs essentiels du germanisme. Pour les autres pays de langue allemande, de race allemande, Hitler est assez prudent, et sa pensée, de mystique qu’elle était, devient tout à coup singulièrement opportuniste. C’est ainsi qu’il condamne d’une façon formelle les revendications que certains Allemands persistent à élever en faveur du Tyrol abandonné à l’Italie. Le premier but, c’est la réunion de l’Autriche. Et il ne faut pas risquer de se brouiller avec l’Italie, dont on peut avoir besoin (Hitler, au surplus, déclare admirer Mussolini), pour quelque deux