Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/285

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cent mille Allemands de la région de Trente dont il parle avec assez de dédain. Ceux qui fixent leur attention sur le Tyrol, ajoute-t-il, ne se doutent pas qu’ils font le jeu des Juifs et de la France. Il est trop sûr que l’Italie a frustré le germanisme ; mais depuis la guerre, par qui le germanisme n’a-t-il pas été dépouillé ? Ce n’est pas une raison pour se tenir à l’écart de tous les pays européens. Quant aux partisans de l’alliance française, Hitler leur rappelle que la France, « soit dit en passant, nous a volé l’Alsace-Lorraine ».

La France (on sait que la traduction française de Mein Kampf a été interdite) demeure le principal obstacle aux visées allemandes. Et Hitler ne dissimule pas que, tôt ou tard, il faudra régler la question de la France. « Ces résultats, dit-il, ne seront atteints ni par des prières au Seigneur, ni par des discours, ni par des négociations à Genève. Ils doivent l’être par une guerre sanglante. » La France est en effet l’ennemi éternel de l’Allemagne. L’Angleterre, explique Hitler dans un des chapitres les plus intelligents de son livre, désire qu’aucune puissance continentale ne soit assez forte pour lui tenir tête. Aussi désire-t-elle contre-balancer l’importance de l’Allemagne par celle de la France : seulement, elle est prête aussi à contre-