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balancer l’importance de la France par celle de l’Allemagne. Tandis que le but de la France, c’est la disparition de l’Allemagne comme puissance politique au moyen du morcellement de ce pays. Aussi peut-on s’entendre avec l’Angleterre, mais non avec la France.

Afin d’appuyer ses revendications précises sur la religion nationale-socialiste, Hitler ajoute que, d’ailleurs, la France n’est pas digne de vivre dans un monde où la pureté de la race est l’essentiel. La France, en effet, qui a osé employer les armées noires à la garde du Rhin et à la guerre, perd son autonomie de race par un métissage constant. Peu à peu, du Congo à l’Alsace, on voit se constituer un vaste empire négro-français, qui ira s’abâtardissant. C’est donc un devoir pour la civilisation que d’en empêcher le développement.

Ainsi pourra s’établir, dans un univers régénéré, la suprématie allemande, et ce qu’on a appelé aussitôt le troisième Reich.

Nous sommes portés à rire de ces raisonnements biscornus, de ces affirmations audacieuses, de ces inventions délirantes. Elles n’en ont pas moins porté Hitler au pouvoir suprême. C’est peut-être ce qu’il y a de plus grave, car c’est le mystère de ce qui fermente dans la cervelle des Allemands.