disait que « la persuasion habite sur ses lèvres », il sait de quel empire il dispose sur son auditoire et ne dépasse jamais la mesure que le peuple grec, le plus susceptible de tous, était capable de supporter. Netteté dans la pensée, poésie dans l’expression, force dans la dialectique, intégrité absolue, désintéressement parfait, mépris de la flatterie, finesse, connaissance des hommes, très vif sentiment enfin de la grandeur et de la mission d’Athènes, telles étaient les qualités que lui reconnaissaient ses concitoyens et qui lui permirent de se maintenir au pouvoir pendant plus de trente ans.
Son habileté consista à persuader le peuple qu’il se gouvernait lui-même, alors qu’en réalité ce qui lui était proposé avait été soigneusement filtré et dépouillé de tout ce qui pouvait ranimer les rivalités anciennes.
Néanmoins, malgré cette sagesse, ses dernières années ne furent pas sans connaître quelques tempêtes.
En dépit de tout ce qu’il leur avait apporté, les Athéniens se fatiguèrent à la longue et prêtèrent l’oreille aux démagogues qui désiraient remplacer le grand homme.
Tout fut bon pour le perdre, accusation d’asservir la démocratie au pouvoir absolu ; de protéger les philosophes qui battaient en brèche les