mauvaise école, même pour un futur monarque. Seulement, cette bonne résolution venait trop tard : Louis refusa obstinément de se rendre à Goettingue. C’était la dernière chance qui restât de lui donner quelque expérience du monde et au moins une idée de la vie pratique. Cette chance échappait. On raconte qu’à dix-huit ans, devenu majeur et capable de régner sur plusieurs millions de sujets, Louis ne savait même pas ce qu’on peut acheter avec quelques pièces d’or.
Il semble qu’on doive accuser Maximilien de négligence et de faiblesse, car il laissa venir l’avènement de Louis II sans avoir sérieusement préparé le jeune homme à son difficile métier de roi. Tout au plus avait-il pris le soin de l’initier aux affaires. Durant les quelques mois qui précédèrent sa mort, c’est à peine si le roi chargea le prince héritier de donner à sa place quelques audiences ou s’il le présenta à la foule et aux fonctionnaires à l’occasion de cérémonies publiques. Mais ces circonstances furent si rares que, huit mois plus tard, quand Louis II deviendra roi, Munich le connaîtra à peine. La Gazette universelle donnera son portrait comme celui d’un personnage inconnu en s’étonnant même que le nouveau roi ait « des traits si virils pour son âge ». Quant à son caractère, tout le monde l’ignorera. Et les Bavarois en feront sans enthousiasme la découverte.
Au mois de mars 1864, le roi Maximilien était tombé tout à coup malade, quelques jours après un grand bal en costumes historiques donné à la Résidence, et où la légende veut qu’ait apparu la dame blanche, la terrible comtesse Orlamonde, qui descendait de son cadre pour avertir les Électeurs de Bavière de leur fin prochaine. Atteint dans sa santé, le roi était encore tourmenté par les orages qu’il voyait monter sur la vieille Allemagne. Il était inquiet, non sans raison, sur le sort de la Bavière. Dans la partie qui commen-