çait à se jouer entre les grandes puissances environnantes, — Prusse, France, Autriche, — il était clair que la Bavière ne pouvait servir que d’instrument, d’otage ou d’enjeu. Maximilien mourut le 7 mars 1864, pressentant des catastrophes. Il avait pu, avant d’expirer, faire ses dernières recommandations, remettre son testament politique à son successeur.
Et voilà ce jeune homme de dix-huit ans qui a la charge d’un royaume. C’est un enfant. Non seulement il n’a pas d’expérience, mais il ne possède ni les qualités ni les aptitudes qui font l’homme d’État. Il ignore les réalités et même il les méprise. Il n’a pas le goût de l’action. Un peu puéril, son désir ardent, sincère, d’accomplir de grandes choses, ne suffit pas. Pourtant, une idée chez lui est vigoureuse et sera salutaire. Il sait qu’une tâche lourde et difficile lui est échue. Il conçoit très sérieusement les grands intérêts du royaume. Et, là-dessus, son attention sera toujours en éveil, sa raison ne sera pas en défaut.
Les Mémoires de Bismarck contiennent un portrait fort curieux de Louis II dans l’année qui précéda son avènement. En 1863, le ministre prussien profita de ce qu’il se rendait de Gastein à Bade pour faire une halte à Munich et se rendre compte de ce qui se passait à la cour d’un des États moyens dont l’attitude importerait le plus au succès des plans qu’il avait déjà formés pour la réalisation de l’unité allemande. Le roi Max se trouvant alors à Francfort, à la Diète des princes allemands, ce fut la reine Marie qui reçut Bismarck. Celui-ci se hâta de noter les détails de ce qu’il avait vu pendant les repas donnés à Nymphenbourg en son honneur. Assis à côté de Louis, il l’observa de ce regard auquel rien n’échappait. Le jeune prince lui parut absorbé dans ses pensées. Il avait l’air « de n’être pas à table et ne