Page:Jacques Boileau - De l abus des nudites de gorge, Duquesne, 1857.djvu/19

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Temple de Jérusalem, et qui vendoient des animaux pour être employez aux Sacrifices ; et quel châtiment ne doivent pas attendre ces femmes mondaines, lesquelles bien loin de contribuer au Sacrifice, et de favoriser le zéle de ceux qui viennent offrir leurs vœux à Dieu , comme faisoient les marchands que Jésus Christ chassa du Temple, deshonorent le plus auguste de tous les Sacrifices, et détournent ou corrompent l’intention de ceux qui y assistent et quelquefois de ceux-la même qui le célèbrent ; lesquelles étalent toute leur beauté dans les Eglises d’une manière si criminelle, qu’elles font une espèce de commerce d’impureté entre elles et ceux qui les regardent, lesquelles enfin plus coupables que les vendeurs du Temple qui ne vouloient que gagner de l’argent sans faire tort au culte du Seigneur, ne songent qu’à gagner des cœurs pour les ravir à Dieu.

XIII. Que je plains celles qui affectent de faire voir ce qu’elles ont de beau et de charmant dans les lieux saints, où elles ne devroient faire paroître que de la contrition et de l’humilité, mais aussi que je crains pour ceux qui ne fuyent pas leur rencontre, ou qui détournant leurs yeux de dessus l’Autel où repose le vray Dieu , les jettent sur ces idoles superbement et immodestement vestuês. Il y