Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal-1818-T1.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ix
PRÉFACE.


empêchait un crime : elle en inspirait mille autres ; et pour un homme qu’elle retenait dans le devoir, elle faisait cent bourreaux et dix mille victimes. Lisez l’histoire de l’inquisition, vous y trouverez souvent plus de condamnés en un jour, que nos tribunaux n'en jugent en un an.

Des sophistes outrés ont attribué ces horreurs à l’esprit du christianisme : c’est allier la fureur du tigre à la douceur de l’agneau. Jésus-Christ est venu prêcher la clémence ; il a prié pour ses bourreaux ; il a pardonné à ses ennemis ; il a pleuré sur les malheurs de Jérusalem coupable ; il a apporté au monde la paix du ciel et le culte le plus simple ; il a condamné les superstitions des pharisiens, qui portaient sur leurs vêtemens des préservatifs et des amulettes ; etc. D’ailleurs le fanatisme s’est montré dans toutes les religions ; la superstition a régné sur tous les peuples ; les hérésies n’ont déchiré la religion chrétienne, qu’après en avoir déchiré vingt autres. L’expérience de tous les siècles prouve que la superstition a toujours resserré les esprits et abruti les cœurs. La vérité au contraire vient les