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PRÉFACE.


connus ; mais il en est d’obscurs, que certains lecteurs recherchent, et que les sots admirent, qui soutiennent les préjugés, qui défendent le mensonge, qui prétendent que la tradition effrayante de l’histoire des revenons est dans les intérêts de la morale ; que la peur des prodiges surnaturels des apparitions est une espèce de tribunal invisible, qui exerce une influence très-salutaire sur les consciences, et qui semble être le précurseur de la justice céleste ; que ce Code pénal-moral avait beaucoup de puissance parmi le peuple ; que l’appréhension du sorcier de l’endroit empêchait bien des crimes, etc, et mille autres impertinences qui, accompagnées d’anecdotes bien plates et bien effroyables, ne tendent qu’à ramener l’erreur, dans les esprits faibles. Qu’on jette donc les yeux sur les temps de barbarie, et qu’on voie s’il s’y commettait moins de meurtres, moins de vols, moins de trahisons qu’aujourd’hui, si la crainte des apparitions empêchait les assassinats, et si le sorcier de l’endroit n’en était pas ordinairement le plus méprisable. La superstition