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Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal-1818-T1.djvu/28

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PRÉLIMINAIRE.

Nachor, grand-père d’Abraham. Je sais que l’histoire des premiers souverains de cette monarchie est fabuleuse ; mais le trait que je cite n’en prouve pas moins qu’on a cru de bonne heure aux magiciens. Circé, Médée, Amphinraüs, Tirésias, Abaris, Trismégiste, etc., florissaient du temps des juges d’Israël. Orphée, qui précéda la guerre de Troie, est regardé par nos démonomanes comme l’inventeur du sabbat ; et cela, parce qu’il institua les orgies et les fêtes nocturnes de Bacchus. Tzetzez dit qu’Orphée apprit en Égypte la funeste science de la magie, qui y était en grand crédit, et surtout l’art de charmer les serpens. Tout le monde connaît la fable de sa descente aux enfers. Pausanias l’explique par un voyage en Thesprotide, où l’on évoquait, par des enchantemens, les âmes des morts. L’époux d’Euridice, trompé par un fantôme qu’on lui fit voir pendant quelques instans, mourut de regret ; ou du moins, selon d’autres auteurs, il renonça pour jamais à la société des hommes, et se retira sur les montagnes de Thrace. Leclerc prétend qu’Orphée était un grand magicien, que ses hymnes sont des évocations infernales, et que, si l’on veut suivre Apollodore et Lucien, c’est lui qui a mis en vogue dans la Grèce, la