Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal-1818-T1.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxiv
DISCOURS


lui rapporter ce qu’il y aurait vu. Childéric sortit, et ne fut pas plutôt dehors, qu’il vit d’énormes animaux se promener dans la cour ; c’étaient des léopards, des licornes et des lions. Quoique ce spectacle l’eût un peu effrayé, Bazine le fit encore sortir une seconde, et même une troisième fois. Il vit d’abord des loups et des ours ; puis enfin, des chiens et d’autres petits animaux qui s’entre-déchiraient. La reine lui expliqua alors ce que signifiaient ces visions prodigieuses. Les lions et les licornes représentaient Clovis ; les loups et les ours, ses enfans ; et les chiens, les derniers rois de sa race, qui seraient un jour renversés du trône par les grands et le peuple, dont les petits animaux étaient la figure.

Nos chroniqueurs présentent beaucoup de traits de ce genre. Le nom de sorcier ou de magicien était la plus grande injure du temps de Frédégonde. Charlemagne prononça une sentence contre une aurore boréale, parce que les théologiens et les savans d’alors débitaient que c’était une horde de sorciers envoyés sur des nuages, par le duc de Bénévent, pour ensorceler la France. Les sorciers se multiplièrent tellement dans les 14e., 15e. et 16e. siècles, qu’on les brûla par milliers dans toute l’Europe. Mais les