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DISCOURS


dres, et que son âme a déjà trois fois abandonné son corps, pour s’élever au niveau de ces intelligences spirituelles ; mais en même temps, il avoue qu’il n’a vu les hôtes des élémens, que pendant son sommeil, et qu’il ne peut se rappeler qu’imparfaitement la forme des esprits avec qui il a conversé dans ses extases.[1]

Ces gens-là sont des fous, dira-t-on ; mais ceux qui soutiennent que les histoires de revenans sont véritables, que toutes les possessions sont authentiques ; que les sorciers existent et peuvent exister, parce que des historiens graves l’affirment, et que leur grand’mère y a cru ; ceux que les songes rendent gais ou tristes, suivant ce qu’ils leur présagent ; ceux qui consultent les diseuses de bonne aventure, qui tournent la roue de fortune, qui se font tirer les cartes, qui croient aux amulettes, qui crai-

  1. Le même homme (si toute fois il trouve un libraire, car les gnomes ne l’ont point enrichi) se dispose à faire imprimer un ouvrage cabalistique, en trois gros volumes in-8., où il prouve, par des argumens admirables, que l’homme peut commercer avec les esprits, que les élémens en sont peuplés, qu’ils ont été créés pour nous, et qu’après notre mort, nous passerons trois mille ans, ni plus ni moins, dans leur compagnie, avant d’entrer en paradis.