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PRÉLIMINAIRE.

Le plus grand nombre croit aux prodiges, parce qu’on néglige de s'éclairer, qu’on refuse de retourner sur ses pas, et qu’on ne veut point avouer qu’on a été dans l’erreur. Et quand on cherche à les en tirer, quand on leur demande ce que signifie tel ou tel prodige, les admirateurs du merveilleux vous répondent qu' on détruit, en les expliquant, les choses incompréhensibles [1]… Mais la raison se révolte contre ce qu’elle ne comprend point, et on ne croit véritablement, que quand on est persuadé.

Avant de prononcer qu’un fait est digne ou indigne de notre croyance, disoit Diderot, il faut avoir égard aux circonstances, au cours ordinaire des choses, à la nature des hommes, au nombre de cas où de pareils événemens ont été démontrés faux, à l’utilité, au but, à l’intérêt, aux passions, à l’impossibilité physique, aux monumens, à l’histoire, aux témoins, à leur caractère, en un mot, à tout ce qui peut entrer dans le calcul de la probabilité.

En quels sont les faits que les livres de prodiges nous donnent à croire ? Par qui ont-ils

  1. Quod tanto impendio absconditur, etiam solummodò demonstrare, destruere est. Tertullian.