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PRÉAMBULE.


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Lorsqu’on s’arrête un instant à considérer les différens cultes des peuples, on ne trouve de toutes parts que des religions entourées de mille erreurs, et des idées de la Divinité ensevelies dans un chaos de superstitions ridicules. Il n’est point de nation si sauvage qui n’ait trouvé dans son âme, dans l’harmonie de la nature, dans tout l’ensemble de l’univers, F éloquent témoignage de l’existence d’un Dieu ; mais loin de chercher à le connaître par le sentiment et la raison, chacun s’est forgé une vaine idole sur sa propre ressemblance, pour la mieux faire servir à ses passions. Le méchant en a fait un monstre ; l’ambitieux, un potentat ; le lâche, un barbare ; le fanatique, un tyran qui ne respire que la vengeance ; l’honnête homme seul se l’est représenté comme un père.

Cependant la plupart des religions sont pures dans leur origine. Ici, c’est un Être créateur à qui on offre les premiers fruits de la terre ; là, c’est le soleil qu’on adore comme le père de la lumière et de la fécondité ; ailleurs, mais rarement, une Providence invisible, dont la clémence et l’amour forment toute l’essence ; les vertus font ses plus chers holocaustes, et l’univers est son temple. Ce culte trop