Aamon, — voy. Amon.
Aaron, — magicien du Bas-Empire, qui vivait du temps de l’empereur Manuel Comnène. On conte qu’il possédait les clavicules de Salomon, au moyen de quoi il avait à ses ordres des légions de démons, et se mêlait de nécromancie. On lui fit crever les yeux, après quoi on lui coupa encore la langue. Mais n’allez pas croire que ce fût une victime de quelque fanatisme ; car on trouva chez lui un homme qui avait les pieds enchaînés, le cœur percé d’un clou, et d’autres abominations. (Nicétas, Annales, liv. 4.)
Abaddon, — ou le Destructeur, chef des démons de la septième hiérarchie. C’est l’ange exterminateur dans l’Apocalypse.
Abadie (Jeannette), — jeune fille du village de Siboure en Gascogne. Delancre, dans son Tableau de l’inconstance des démons, raconte que, Jeannette Abadie dormant un dimanche, pendant la messe, dans la maison de son père, un démon profita du moment et l’emporta au sabbat (quoiqu’on ne fit le sabbat ni le dimanche, ni aux heures des saints offices, temps où les démons ont peu envie de rire). Elle trouva au sabbat grande compagnie, et vit que celui qui présidait avait à la tète deux visages, comme Janus. Du reste, elle ne fit rien de criminel, et fut remise à son logis par le même moyen de transport qui l’avait emmenée. Elle se réveilla alors et ramassa une petite relique que le diable avait eu la précaution d’ôter de son cou avant de l’emporter. Il paraît que le bon curé à qui elle confessa son aventure lui fit comprendre qu’elle n’avait fait qu’un mauvais rêve ; car elle ne fut aucunement recherchée, quoique Delancre dise qu’elle avait commencé là le métier de sorcière. Voy. Crapaud.
Abalam, , — prince de l’enfer, très-peu connu. Voy. Paymon.
Abano., — voy. Pierre d’Apone.
Abaris, — magicien scythe, grand-prêtre d’Apollon, qui lui donna une flèche d’or sur laquelle il chevauchait par les airs avec la
rapidité d’un oiseau ; ce qui a fait que les
Grecs l’ont appelé l'Aérobate. Il fut maître de
Pythagore, qui lui vola sa flèche, dans laquelle
on doit voir quelque allégorie. On dit
qu’Abaris prédisait l’avenir, qu’il apaisait les
orages, qu’il chassait la peste ; on dit même
qu’il vivait sans boire ni manger. Avec les os
de Pélops. il fabriqua une figure de Minerve,
qu’il vendit aux Troyens comme un talisman
descendu du ciel : c’est le Palladium, qui rendait
imprenable la ville où il se trouvait 1[1].
Abd-el-Azys, — astrologue arabe du dixième siècle, plus connu en Europe sous le nom d’Alchabitius. Son Traité d’astrologie judiciaire a été traduit en latin par Jean de Sée (Hispalensis). L’édition la plus recherchée de ce livre : Alchabitius, cum commento, est celle de Venise, 1503, in-4o de 4 40 pages.
Abdias de Babylone. — On attribue à un écrivain de ce nom l’histoire du combat merveilleux que livra saint Pierre à Simon le magicien. Le livre d’Abdias a été traduit par Julius Africanus, sous ce titre : Historia certaminis apostolici, 1566, in-8o.
Abeilard. — Il est plus célèbre aujourd’hui par ses tragiques amours que par ses ouvrages théologiques, qui lui attirèrent justement les censures de saint Bernard, et qui étaient pleins d’erreurs très-dangereuses. Il mourut en 1142. Vingt ans après, Héloïse ayant été ensevelie dans la même tombe, on conte qu’à son approche la cendre froide d’Abeilard se réchauffa tout à coup, et qu’il étendit les bras pour recevoir celle qui avait été sa femme. Leurs restes étaient au Paraclet, dans une précieuse tombe gothique que l’on a transportée à Paris en 1799.
Abeilles. — C’était l’opinion de quelques démonographes que si une sorcière, avant d’être prise, avait mangé la reine d’un essaim d’abeilles, ce cordial lui donnait la force de supporter la torture sans confesser 2<ref> 2 Wierus, De Præstigiis, lib. vi, cap. 7.</ref ; mais cette découverte n’a pas fait principe. — Dans
- ↑ 1 Hérodote, Jamblique, Clément d’Alexandrie, etc.