Page:Jacques Collin de Plancy - Dictionnaire infernal.pdf/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ÉZÉ
FAK
— 257 —

naturelle est à son tour de deux sortes : L’extase chrétienne et l’extase diabolique. De la première on peut voir beaucoup de faits dans la vie des saints. L’autre est souvent exposée dans les procédures de ces malheureux qui ont abandonné la cité de Dieu pour entrer dans la cité du diable. C’était souvent dans des extases que les sorcières assistaient au sabbat. Bodin raconte dans sa Démonomanie qu’en 1571 une sorcière emprisonnée à Bordeaux ayant avoué qu’elle allait au sabbat toutes les semaines, le magistrat Bélot la pria d’y aller devant lui. Elle répondit qu’elle n’en avait pas le pouvoir. Il la mit donc en liberté. Aussitôt elle s’oignit tout le corps d’un onguent dont l’effet fut tel qu’elle tomba comme morte. Le magistrat ne la quitta point. Elle revint à elle au bout de cinq heures et raconta beaucoup de choses toutes actuelles des lieux qu’elle avait parcourus. On fit prendre sur-le-champ des informations, et les déclarations de la sorcière furent trouvées véritables. — Les âmes des somnambules magnétisés font la même chose. Ce qui est la preuve de l’existence des âmes, à part des corps qu’elles occupent. Voy. Elfdal.

Ézéchiel. Les musulmans disent que les ossements desséchés que ranima le prophète Ézéchiel étaient les restes de la ville de Davardan, que la peste avait détruite et qu’il releva par une simple prière[1].



F

Faal, nom que les habitants de Saint-Jean d’Acre donnent à un recueil d’observations astrologiques, qu’ils consultent dans beaucoup d’occasions.

Faber (Albert-Othon), médecin de Hambourg au dix-septième siècle ; il a écrit quelques rêveries sur l’or potable.

Faber (Abraham) ; de simple soldat, il devint maréchal de France, et il s’illustra sous Louis XIV. C’était alors si extraordinaire qu’on l’accusa de devoir ses succès à un commerce avec le diable. Ce qui a pu donner lieu à cette prévention, c’est qu’il croyait à l’astrologie judiciaire.

Fabre (Pierre-Jean), médecin de Montpellier, qui fit faire des pas à la chimie au commencement du dix-septième siècle. Il y mêlait un peu d’alchimie. Il a écrit sur cette matière et sur la médecine spagyrique. Son plus curieux ouvrage est l’Alchimiste chrétien (Alchimista christianus), in-8o ; Toulouse, 1632. Il a publié aussi l’Hercules piochymicus, Toulouse, 1634, in-8o, livre où il soutient que les travaux d’Hercule ne sont que des emblèmes qui couvrent les secrets de la philosophie hermétique.

Fabricius (Jean-Albert), bibliographe allemand, né à Leipzig en 1668. Il y a des choses curieuses sur les superstitions et les contes populaires de l’Orient dans son recueil des livres apocryphes que l’Église a repoussés de l’Ancien et du Nouveau Testament[2].

Fadhel-ben-Sahal, vizir du kalife Almamon, était aussi grand astrologue, et on cite de lui des horoscopes et des prévisions surprenantes, si elles sont vraies. Il est certain que sa prudence habile tira souvent son maître d’embarras[3].

Faim diabolique. Il y a des possédés chez lesquels le démon s’est plu à produire une faim insatiable. Brognoli délivra un enfant qui mangeait sans s’arrêter du matin au soir et ne pouvait se rassasier. Gorres, auchap. xx du livre VII de sa Mystique, cite beaucoup d’exemples de cette faim enragée, entre autres un enfant qui buvait d’un seul coup un seau d’eau. Ce qui est digne de remarque, c’est que ces affreuses maladies n’ont jamais été guéries que par l’exorcisme.

Fairfax (Edouard), poëte anglais du seizième siècle, auteur d’un livre intitulé la Démonologie, où il parle de la sorcellerie avec assez de crédulité.

Fairfolks, espèce de farfadets qui se montrent en Écosse, et qui sont à peu près nos fées.

Fairies. C’est le nom qu’on donne aux fées en Angleterre.

Fakir. Voy. Faquir.

Fakone, lac du Japon, où les habitants placent une espèce de limbes habités par tous les enfants morts avant l’âge de sept ans. Ils sont persuadés que les âmes de ces enfants souffrent quelques supplices dans ce lieu-là, et qu’elles y sont tourmentées jusqu’à ce qu’elles en soient rachetées par les passants. Les bonzes vendent des papiers sur lesquels sont écrits les noms de Dieu. Comme ils assurent que les enfants éprouvent allégement lorsqu’on jette ces papiers sur l’eau, on en voit les bords du lac couverts. — Il

  1. Voyez cette légende dans les Légendes de l’Ancien Testament.
  2. Codex pseudepigraphus Veteris Testamenti, collectus, castigatus, testimoniisque censuris et animadversionibus illustratus. In-8°. Hambourg et Leipzig, 1715. — Codex apocriphus Novi Testamenti, etc. Hambourg, 1719. In-8°.
  3. Voyez son histoire, dans les Légendes de l’esprit prophétique.