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spirent une horreur qu’ils n’ont garde de cacher. Après avoir placé près de lui tout ce dont il peut avoir besoin à leur avis, ils s’éloignent du malade, fut-ce leur père ; la couche du mourant, s’il est riche, est gardée tout au plus par un schamane ; la famille se contente d’envoyer de temps en temps demander de ses nouvelles. Cette indifférence inhumaine ne les empêche pas de rendre après la mort tous les honneurs possibles à celui qu’ils viennent de perdre. Le défunt, vêtu de ses plus beaux habits, est quelquefois enterré au fond des bois, avec son arc et ses flèches, sa pipe, sa selle et son fouet. D’autres suspendent leurs morts dans des couvertures de feutre au haut des arbres les plus élevés ; d’autres enfin en brillent les restes mortels sur un bûcher pour garder leurs cendres. Dans ce cas le cheval favori, du défunt est brûlé avec lui. Ce sont encore les mœurs dont parlent les chroniques et les voyageurs du moyen âge. En général cette peuplade offre jusqu’à présent l’image fidèle de ce qu’étaient les Mongols à une époque malheureusement trop glorieuse pour cette nation, lorsque, conduits par Tchinguis-Khan, ils portèrent de victoire en victoire la terreur et la désolation jusqu’au centre de l’Europe, jusque dans les plaines riantes de la Silésie. — Voyez Kosaks.

Kalpa-Tarou, arbre fabuleux sur lequel les

 
Kalpa-Tarou
Kalpa-Tarou
 
Indiens d’autrefois cueillaient tout ce qu’ils pouvaient désirer.

Kalstrara. C’est le nom que donnaient les anciens Bavarois aux sorciers charmeurs.

Kalta. On trouve dans l’Eyrbiggia Saga l’histoire curieuse d’une lutte entre deux sorcières du Nord. L’une d’elles, Geiralda, était résolue à faire mourir Oddo, le fils de l’autre, nommée Kalta, qui dans une querelle avait, coupé une main à sa bru. Ceux que Geiralda avait envoyés tuer Oddo s’en revinrent déconcertés. Ils n’avaient rencontré que Kalta, filant du lin à une grande quenouille. — Fous, leur dit Geiralda, cette quenouille était Oddo. — Ils retournèrent sur leurs pas, s’emparèrent de la quenouille et la brûlèrent. Mais alors Kalta avait caché son fils sous la forme d’un chevreau. Une troisième fois, elle le changea en pourceau. Les émissaires, furieux de ne pouvoir mettre la main sur celui qu’ils cherchaient, voulurent se dédommager de leurs peines, s’emparèrent du porc, le tuèrent, et ne furent qu’à

 
Kalta
Kalta
 
demi satisfaits quand, le charme détruit, ils reconnurent qu’au lieu d’un cochon gras, ils n’avaient que le cadavre du fils de Kalta.

Kamis, esprits familiers au Japon.

Kamlat, opération magique en usage chez les Tartares de Sibérie, et qui consiste à évoquer le diable au moyen d’un tambour magique ayant la forme d’un tamis ou plutôt d’un lambour de basque. Le sorcier qui fait le kamlat marmotte quelques mots tartares, court de côté et d’autre, s’assied, se relève, fait d’épouvantables grimaces et d’horribles contorsions, roulant les yeux, les fermant, et gesticulant comme un insensé. Au bout d’un quart d’heure, il fait croire que, par ses conjurations, il évoque le diable, qui vient toujours du côté de l’occident en forme d’ours, pour lui révéler ce qu’il doit répondre ; il fait entendre qu’il est quelquefois maltraité cruellement par le démon, et tourmenté jusque dans le sommeil. Pour en convaincre ses auditeurs, il feint de s’éveiller en sursaut en criant comme un possédé.

Kamosch et Kemosch. Voy. Chamos.

Kantius le Silésien. L’histoire de Jean Kantius, racontée au docteur More par un médecin de la Silésie, est un des exemples les plus frappants de cette croyance aux vampires, qui a régné en souveraine sur certains esprits au dernier siècle. — On dit que Kantius, échevin de la ville de Pesth, sortant du tombeau, apparut dans la ville qui l’avait vu naître ; mais ce qui est positif, c’est que de nombreuses rumeurs, relatives à ce même fait, jetèrent une agitation violente