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Netla. Voy. Ortie.

Nétos, génies malfaisants aux Moluques. Ils ont pour chef Lanthila.

Neuf. Ce nombre est sacré chez différents peuples. Les Chinois se prosternent neuf fois devant leur empereur. En Afrique, on a vu des princes, supérieurs aux autres en puissance, exiger des rois leurs vassaux de baiser neuf fois la poussière avant de leur parler. Pallas observe que les Mogols regardent aussi ce nombre comme très-auguste, et l’Europe n’est pas exempte de cette idée.

Neuhaus (Femme blanche de). Voy. Femmes blanches.

Neures ou Neuriens, peuples de la Sarmatie européenne qui prétendaient avoir le pouvoir de se métamorphoser en loups une fois tous les ans, et de reprendre ensuite leur première forme.

New-Haven. La barque de la fée de New-Haven apparaît, dit-on, sur les mers avant les naufrages au nouveau monde. Cette tradition prend sa source dans une de ces apparitions merveilleuses et inexplicables qu’on suppose être occasionnées par la réfraction de l’atmosphère, comme le palais de la fée Morgane, qui brille au-dessus des eaux dans la baie de Messine.

Niais est un adjectif qui vient de nier ; et ceux qui nient n’en doivent pas être bien fiers.

Nibrianes. Les nibrianes sont les fées des Napolitains. Il y en a une attachée à chaque maison ; et ceux qui l’occupent offensent la nébriane s’ils se plaignent de leur logis. C’est là sans doute une invention de propriétaires.

Nickar ou Nick. D’après la mythologie Scandinave, source principale de toutes les croyances populaires de l’Allemagne et de l’Angleterre,

 
Nickar ou Nick
Nickar ou Nick
 
Odin prend le nom de Nickar ou Hnickar lorsqu’il agit comme principe destructeur ou mauvais génie. Sous ce nom et sous la forme de kelpic, cheval-diable d’Écosse, il habite les lacs et les rivières de la Scandinavie, où il soulève des tempêtes et des ouragans. Il y a dans l’île de Rugen un lac sombre dont les eaux sont troubles et les rives couvertes de bois épais. C’est là qu’il aime à tourmenter les pécheurs en faisant chavirer leurs bateaux et en les lançant quelquefois jusqu’au sommet des plus hauts sapins. Du Nickar Scandinave sont provenus les hommes d’eau et les femmes d’eau, les nixes des Teutons. Il n’en est pas de plus célèbres que les nymphes de l’Elbe et de la Gaal. Avant l’établissement du Christianisme, les Saxons qui habitaient le voisinage de ces deux fleuves adoraient une divinité du sexe féminin, dont le temple était dans la ville de Magdebourg ou Megdeburch (ville de la jeune fille), et qui inspira toujours depuis une certaine crainte comme la naïade de l’Elbe. Elle apparaissait à Magdebourg, où elle avait coutume d’aller au marché avec un panier sous le
 
 
bras : elle était pleine de grâce, propre, et au premier abord on l’aurait prise pour la fille d’un bon bourgeois ; mais les malins la reconnaissaient à un petit coin de son tablier, toujours humide, en souvenir de son origine aquatique[1].

Chez les Anglais, les matelots appellent le diable le vieux Nick.

Nicksa. Voy. Nixas.

Nicolaï. Voy. Hallucination.

Nid, degré supérieur de magie que les Islandais comparaient à leur seidur ou magie noire. Cette espèce de magie consistait à chanter un charme de malédictions contre un ennemi.

Nider (Jean), savant dominicain mort en 1440. Son Formicarium contient sur les possessions des faits curieux.

Niflheim (Abîme), nom d’un double enfer chez les Scandinaves. Ils le plaçaient dans le neuvième monde ; suivant eux, la formation en avait précédé de quelques hivers celle de la terre. Au milieu de cet enfer, dit l’Edda, il y a une fontaine nommée Hvergelmer. De là coulent

  1. Traditions populaires du Nord. (Revue britannique, 1837.)