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XYL
YEU
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mémoire qui contient toute la vie de cet homme ; c’est sur ce mémoire que le dieu des enfers règle son arrêt.

Xylomancie, divination par le bois. On la pratiquait particulièrement en Esclavonie.

C’était l’art de tirer des présages de la position des morceaux de bois sec qu’on trouvait dans son chemin. On faisait aussi des conjectures non moins certaines pour les choses à venir sur l’arrangement des bûches dans le foyer, sur la manière dont elles brûlaient, etc. C’est peut-être un reste de cette divination qui fait dire aux bonnes gens, lorsqu’un tison se dérange, qu’ils vont avoir une visite.




Y

Yaga-Baba, monstre décrit dans les vieux contes russes sous les traits d’une femme : horrible à voir, d’une grandeur démesurée, de la forme d’un squelette, avec des pieds décharnés, tenant en main une massue de fer, avec laquelle elle fait rouler la machine qui la porte (espèce de vélocipède). Elle paraît remplir l’emploi de Bellone ou de quelque autre divinité infernale.

Yakouts. Voy. Mangtaar.

Yan-gant-y-tan, espèce de démon qui circule la nuit dans le Finistère, il porte cinq chan-

 
Yan-gant-y-tan
Yan-gant-y-tan
 


delles sur ses cinq doigts, et les tourne avec la rapidité d’un dévidoir. Sa rencontre est d’un mauvais, augure pour les Bretons.

Yasdh. Le même que Yesdhoon.

Ychain-bonawgs, bœufs monstres qui hantent les montagnes de l’Ecosse, que l’on ne voit jamais et qui sont assez forts pour fendre au besoin leur montagne et la déplacer. Leurs mugissements, qu’on entend quelquefois, sont épouvantables et font trembler les vitres à dix lieues.

Yen-vang, roi de l’enfer chez les Chinois. Il exerce des châtiments terribles sur ceux qui n’ont rien à lui offrir.

Yesdhoon. Le missionnaire hébraïsant Wolff s’entretint, à Ispahan, avec des adorateurs du feu, sectateurs de Zoroastre ; nous leur donnons le nom de Guèbres, ils s’appellent entre eux Bedhin. Ils adorent un dieu unique qu’ils désignent par le mot d’Yesdoon-Urmuzd (Ormusd) et auquel ils attribuent, mille et un noms (ce nombre de 1,001 a toujours passé en Orient comme doué d’une vertu mystique) ; ils rendent de plus un culte à trois anges qui protègent l’un le feu, l’autre l’eau, le troisième les arbres et les moissons. Ils entretiennent, avec du bois d’aloès et de santal, un feu constamment allumé et dont ils n’approchent qu’avec une extrême vénération. Une de leurs légendes raconte que Zoroastre, entra dans un brasier ardent, s’y promena tout à son aise, y coucha, y dormit, en sortit frais comme un homme qui vient de se plonger dans les flots limpides d’un torrent.

Ces sectaires prétendent être en possession, du livre Yashd, dont voici la propriété : celui qui se sert de ce livre pour faire ses prières meurt, il est vrai, tout comme un autre, mais, après son trépas, son cadavre répand un parfum délicieux. Les exemplaires du livre Yashd sont d’une rareté insigne. Les Bedhin croient que le monde doit finir par être réduit en cendres ; ils avouent ne pas savoir quand, mais ils n’ignorent point que dès qu’il aura été détruit, Dieu en refera un autre et que cette création nouvelle se reproduira dix-huit mille fois de suite. Un Bedhin reçoit à l’âge de sept ans une ceinture qu’il ne doit jamais quitter une seule minute ; cette ceinture est garnie de quatre boutons ; c’est un emblème des quatre prières à faire par jour. Si sa maison devient la proie d’un incendie, il se garde bien de faire quoi que ce soit pour essayer d’éteindre le feu ; il se prosterne et regarde brûler[1].

Yermoloff, général russe contemporain, savant très-spirituel. Il a placé dans ses Mélanges, qui sont charmants, un récit très-curieux d’une maison hantée. Cette maison est à Moscou.

Yeux. Boguet assure que les sorcières ont

  1. Mémoires et correspondance de Wolff, analysés dans le Quotidienne.