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AZE
BAA
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zel Celui sur qui tombait le sort du Seigneur était immolé, et son sang servait pour l’expiation. Le grand prêtre niellait ensuite ses deux mains sur la tête de l’autre, confessait ses péchés et ceux du peuple, en chargeait cet animal, qui était alors conduit dans le désert et mis en liberté ; et le peuple, ayant laissé au bouc d’Azazel, appelé aussi le bouc émissaire, le soin de ses iniquités, s’en retournait en silence. — Selon Milion, Azazel est le premier porte-enseigne des armées infernales. C’est aussi le nom du démon dont se servait, pour ses prestiges, l’hérétique Marc.

Azer, ange du feu élémentaire, selon les Guèbres. Azer est encore le nom du père de Zoroastre.

Aziel, l’un des démons évoqués par Faust.

Azote. L’aspiration de l’oxyde d’azote fait sur les sens l’effet du haschisch sur le cerveau. Elle amène des illusions.

Azourcheb, selon les traditions des mages de la Perse, est le plus grand de tous les anges. Il avait un temple à Balkh, dans le Korassan.

Azraël ou Azraïl, ange de la mort. On conte que cet ange, passant un jour sous une forme visible auprès de Salomon, regarda fixement un homme assis à côté de lui. Cet homme demanda qui le regardait ainsi, et, ayant appris de Salomon que c’était l’ange de la mort : — « Il semble m’en vouloir, dit-il ; ordonnez, je vous prie, au vent de m’emporter dans l’Inde. » — Ce qui fut fait aussitôt. Alors l’ange dit à Salomon : — « Il n’est pas étonnant que j’aie considéré cet homme avec tant d’attention : j’ai ordre d’aller prendre son âme dans l’Inde, et j’étais surpris de le trouver près de toi, en Palestine… » — Voy. Mort, Âme, etc. — Mahomet citait cette histoire pour prouver que nul ne peut échapper à sa destinée. — Azraël est différent d’Asrafil.



B

Baal, grand-duc dont la domination est très-étendue aux enfers. Quelques démonomanes le désignent comme général en chef des armées infernales. Il était alors adoré des Chananéens, des Carthaginois, des Chaldéens, des Babyloniens et des Sidoniens ; il le fut aussi des Israélites lorsqu’ils tombèrent dans l’idolâtrie. On lui offrait des victimes humaines. On voit dans Arnobe que ses adorateurs ne lui donnaient point de sexe déterminé. Souvent, en Asie, il a été pris pour le soleil.

Baalbérith, démon du second ordre, maître ou seigneur de l’alliance. Il est, selon quelques démonomanes, secrétaire général et conservateur des archives de l’enfer. Les Phéniciens, qui l’adoraient, le prenaient à témoin de leurs serments. Beaucoup de ces idoles étaient des démons dont le nom Baal signifiait dieu ou roi. Il y avait Baalgad, qui donnait la fortune ; Baalpharas, qui était malfaisant ; Baalsemen, qu’on disait trônant dans les deux, ce qui n’était pas vrai ; Baalzrépho, qu’on plaçait en sentinelle aux frontières, aussi selon les démonographes.

Baaltein. Le voyageur Pennant dit qu’il reste dans quelques pays du Nord un reste du culte de Baal ou Bel ; il y vit la cérémonie du Baaltein ou Bellane qui se fait le 1er mai. On fait cuire au four, avec certaines cérémonies, un gâteau que l’on distribue par-portions éparses aux oiseaux de proie, afin qu’ils épargnent les troupeaux.

Baalzephon
Baalzephon

Baalzephon est le capitaine des gardes ou sentinelles de l’enfer. Les Égyptiens l’adoraient et lui reconnaissaient le pouvoir d’empêcher leurs esclaves de s’enfuir. Néanmoins, disent les rabbins, c’est pendant un sacrifice que Pharaon faisait à cette idole que les Hébreux passèrent la mer Rouge, et on lit dans le Targum que l’ange exterminateur, ayant brisé les statues de tous les autres dieux, ne laissa debout que celle de Baalzephon.

Baaras, plante merveilleuse, que les Arabes appellent herbe d’or, et qui croît sur le mont Liban. Ils disent qu’elle paraît au mois de mai, après la fonte des neiges. La nuit, elle jette de la clarté comme un petit flambeau ; mais elle est invisible le jour ; et même, ajoutent-ils, les feuilles qu’on a enveloppées dans des mouchoirs disparaissent, ce qui leur fait croire qu’elle est ensorcelée, d’autant plus qu’elle transmue les métaux en or, qu’elle rompt les charmes et les sortilèges, etc. — Josèphe, qui admet beaucoup d’autres contes, parle de cette plante dans la guerre des Juifs[1]. « On ne la saurait toucher sans mourir, dit-il, si on n’a dans la main de la

  1. Liv. VII, ch. xxv, Élien, de Animal., liv. XIV, ch. xxvii, accorde les mêmes vertus à la plante aglaophotis. Voyez ce mot.