Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/181

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crochet, dites carrées, dont les dimensions varient avec les pays, mais qui mesurent ordinairement om,31 sur Om,24 ou om,26 sur Om,18 ; les premières, désignées sous le nom de grand moule, pèsent 2 kilogrammes et ont une épaisseur de 16 millimètres ; les secondes, appelées petit moule, ne pèsent que lks,300 environ et n’ont que 13 millimètres d’épaisseur. Faites autrefois à la main, elles sont presque toujours maintenant moulées à la machine et sont, par suite, beaucoup plus régulières ; elles présentent sur leur face inférieure un tenon d’accrochage qui les empêche de glisser et qui en outre, étant généralement percé d’un ou deux trous, permet dans certains cas de les attacher aux lattes ou liteaux au moyen d’un fil de fer. Les tuiles plates sont placées sur des lattes clouées en travers des chevrons, les unes à côté des autres, en commençant par la partie inférieure de la couverture, de manière que chaque rangée recouvre un peu plus de la moitié de la partie supérieure de la précédente (pour des tuiles de 26 centimètres le recouvrement est de 15 centimètres) ; en outre chaque rangée doit commencer alternativement par une tuile et une demi-tuile, afin que les joints, dans le sens de la pente, alternent pour les rangées successives. Les lattes employées sont en chêne ou en châtaignier et mesurent, en section, de 30 à 40 millimètres sur 8 à 15 ; leur écartement est de 10 à 15 centimètres ; la latte inférieure, plus forte que les autres, est appelée chanlatte.

Ces tuiles donnent de bonnes couvertures, chaudes mais lourdes ; il faut en effet de 55 à 60 tuiles par mètre carré de toiture. Lorsqu’on emploie des tuiles irrégulières, déformées par la cuisson, le pureau doit être de un tiers, et par suite les tuiles se recouvrent des deux tiers de leur longueur ; la couverture est donc, dans ce cas, constamment formée par trois épaisseurs de tuiles et son poids atteint alors et dépasse même une centaine de kilogrammes par mètre superficiel. Les couvertures à pureau de un tiers sont les plus répandues dans les bâtiments des campagnes construits depuis déjà un certain temps. Ces couvertures nécessitent de fortes charpentes et exigent, pour être étranches, une pente de 45° au moins, c’est-à-dire de un mètre par mètre.