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cution des tranchées, car si leur manœuvre en est pénible lorsqu’il s’agit d’ameublir un sol horizontal, à cause de la faible longueur de leur manche, elles deviennent beaucoup plus maniables quand on a à attaquer une berge verticale ou très inclinée.

Dans les terrains rocheux, on a recours aux explosifs, qui seuls permettent de les ameublir économiquement.

Fig. 3. - Pelle de terrassier

Lorsque la terre a été divisée, fouillée comme on dit vulgairement, on doit l’enlever, et pour cela il faut presque toujours la charger sur des véhicules ; cette opération constitue le jet et est effectuée à la pelle, par des ouvriers qu’on désigne dans les chantiers sous le nom de pelleteurs. La pelle des terrassiers (fig. 3) est formée d’une plaque de tôle légèrement emboutie, afin de lui donner du raide et de l’obliger à mieux retenir la terre à sa surface, présentant un tranchant arrondi ; ses dimensions doivent être telles que le pelleteur, tout en pouvant la manœuvrer facilement, enlève à chaque pelletée le maximum de terre, de manière à s’éviter une fatigue inutile : à chaque mouvement il a en effet à enlever d’une part son outil et d’autre part son contenu ; comme on ne peut pas réduire le poids de l’outil au delà d’une certaine limite, il faut chercher, pour un même volume pelleté, à diminuer le nombre des pelletées ; on donne en général au fer des pelles 30 centimètres de largeur et autant de hauteur. Le manche doit avoir une double courbure, de façon que le fer se présente presque horizontalement sans pour cela que l’ouvrier ait à se baisser d’une manière appréciable ; avec un semblable manche il lui suffit de pousser sa pelle dans la terre pour la charger. On fabrique aussi des pelles à douilles longues et courbes qui permettent d’utiliser les manches droits ordinaires. Pour les vases, on est obligé d’employer des pelles spéciales à rebords qui, suivant leurs formes, prennent des noms différents (dragues, écopes, etc.).