Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/336

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rencontre en Suisse, pays où la paille est rare, on forme souvent le sol par une claire-voie en bois ou quelquefois en fer. Dans ce même pays, surtout dans les parties froides, il existe beaucoup de chalets dont l’aire des écuries est composé par un véritable plancher continu en bois, disposition très propre, saine, chaude, d’un prix peu élevé à cause de l’abondance du bois, qui permet d’employer comme litière de la sciure, très commune dans ces régions ; nous donnerons plus loin, parmi beaucoup d’autres, le profil d’une semblable vacherie que nous avons relevé dans les environs de Bulle, ville placée au centre des Alpes fribourgeoises.

Nous avons eu l’occasion de visiter autrefois des étables fort intéressantes dans cette région, toutes tenues avec un soin et une propreté remarquables. Les chalets étaient à peu près tous du même type : au rez-de-chaussée se trouvaient d’un côté l’écurie et de l’autre l’habitation ; à l’étage supérieur il y avait un grenier auquel on accédait par un plan incliné, appelé pont de grange, aboutissant à une large porte charretière. La hauteur des étables ne dépassait pas lm,80 et une obscurité presque complète y régnait. Les animaux occupaient des planchers inclinés vers une rigole placée le long d’un couloir de om,80 à 1 mètre de large, couvert en planches, dont les interstices laissaient passer le lisier. La litière était peu abondante par suite de la rareté de la paille et on employait plus généralement le foin des marais ou la sciure de bois. Le purin s’écoulait dans une fosse située directement au-dessous de l’étable et servait à arroser le fumier qui était l’objet de soins minutieux et multiples ; en été, notamment, on recouvrait ce dernier de terre afin d’en empêcher la dessiccation. Quand les animaux étaient sur deux rangs, ils laissaient entre leurs croupes un passage variant entre 1 mètre et lm,50 de largeur ; séparés à la tête seulement, le fourrage leur était généralement donné par des guichets. Dans les anciens chalets on plaçait la nourriture si haut que les animaux étaient obligés de manger la tête constamment levée ; de cette position résultait une déformation de la colonne vertébrale, qui avait pour effet de relever l’attache de la queue, que tous les animaux avaient et ont souvent encore extrêmement i