Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lit de fagots, en commençant par la périphérie ou mieux par le centre ; il faut que les épis ne reposent pas, autant que possitle, sur le sous-trait et que les lits successifs offrent une pente très légère de l’intérieur vers l’extérieur. Les autres lits s’établissent en plaçant alternativement les gerbes en sens contraire et entre celles du lit précédent ; quelquefois cependant on les dispose en spirale, l’épi vers le centre. Comme le diamètre des meules rondes augmente progressivement jusqu’à une hauteur variant entre 3 et 5 mètres, le tasseur doit faire déborder les lits successifs ; il faut que le plus grand diamètre ait environ un mètre de plus que celui de la base ; le diamètre décroît ensuite rapidement et régulièrement pour devenir nul au sommet. Le tasseur veille en outre à ce que les lits soient uniformes et sensiblement horizontaux, afin d’empêcher les tassements et les glissements de se produire irrégulièrement ; les meules mal faites doivent être étayées. Lorsque la hauteur ne permet plus aux ouvriers d’envoyer directement les gerbes des voitures sur la meule, on a recours à un échafaudage mobile, appelé pont, sur lequel se tient un ouvrier qui prend les gerbes qu’on lui passe de la voiture et les envoie à son tour aux aides qui se trouvent sur la meule ; presque toutes ces opérations sont faites au moyen de fourches spéciales, à deux dents et à long manche.

On reproche aux ponts, qui sont très commodes et employés partout, d’occasionner quelquefois de graves accidents quand un charretier maladroit les accroche, en approchant une voiture. Il est évident qu’ils peuvent tomber en entraînant les ouvriers qui y sont montés ; aussi parfois on préfère se servir d’un plancher analogue à celui du pont lui-même, mesurant au moins lm,20 sur om,80, qu’on fixe directement à la meule au moyen de deux forts pieux appointis, de 3 mètres à 3m,50, qui sont enfoncés entre les gerbes. Ce plancher supprimo l’inconvénient que nous venons de signaler mais est moins commode. Lorsque la meule est terminée elle ne craint plus les averses, mais il faut cependant la couvrir. Pour cela deux ouvriers, un couvreur et un aide, sont nécessaires ; l’aide confectionne de petites bottes de paille, appelées poupées, provenant d’une récolte précédente, qu’il passe au couvreur, monté sur une