Lors de son transport dans les champs, le fumier est chargé sur des véhicules, tombereaux ou chariots, qui viennent se ranger le long de la plate-forme, lorsqu’elle n’est pas trop large, ou, dans le cas contraire, s’engagent sur elle ; c’est pour cela que son aire doit être très résistante. On la compose souvent d’une couche de béton, de 20 centimètres d’épaisseur au moins, en mortier hydraulique, afin qu’elle soit non seulement résistante mais aussi imperméable ; le fond de la fouille peut être en béton plus grossier ; quand on ne regarde pas à la dépense, on la constitue par un bon pavage jointoyé en mortier de ciment. Si on redoute des infiltrations dans le sol, soit par suite de sa nature même, soit par suite de la proximité de puits, de citernes ou d’abreuvoirs, on doit établir ces aires sur une couche d’argile soigneusement pilonnée, de 30 à •
40 centimètres d’épaisseur. Les caniveaux qui entourent le tas doivent avoir 10 centimètres de profondeur au maximum et au moins 60 centimètres ou 1 mètre de largeur, afin de recueillir convenablement le purin, sans gêner le passage des voitures ; une pente de 1 centimètre par mètre, vers la fosse à purin, suffit pour l’écoulement du liquide qu’ils recueillent ; ces caniveaux sont établis en bons pavés avec joints en mortier hydraulique.
Pour la bonne confection du fumier, on partage en général la plate-forme en deux ou trois parties égales et symétriques, formant en quelque sorte autant de plates-formes distinctes, afin de pouvoir faire deux ou trois tas ; l’un deux est en chargement et chaque jour on y conduit le fumier, les autres, terminés, sont formés de fumier qui, convenablement soigné et arrosé, se décompose en attendant qu’il soit charrié dans les champs. Avec la disposition à deux tas, qui est la plus répandue, la fosse à purin doit être installée entre les deux plates-formes, de manière à réduire au minimum le développement des rigoles et de manière, également, qu’on puisse facilement, au moyen d’une seule pompe, effectuer les arrosages réclamés par le famier. Quant à la rigole d’isolement, qui sert ^
à écarter les eaux de ruissellement de la cour, elle peut être supprimée si cotte dernière est convenablement disposée ou si l’aire de la fumière est légèrement surélevée.