amis quand il les eurent lues dans des revues, qu’à mon avis elles étaient vraiment les « Causeries du Lundi » de la peinture. Et je sais bien qu’une telle appellation renferme d’éloge. Je crois pourtant que je faisais un peu tort à Jacques Blanche. Le défaut de Jacques Blanche critique, comme de Sainte-Beuve, c’est de refaire l’inverse du trajet qu’accomplit l’artiste pour se réaliser, c’est d’expliquer le Fantin ou le Manet véritables, celui que l’on ne trouve que dans leur œuvre, à l’aide de l’homme périssable, pareil à ces contemporains, pétri de défauts, auquel une âme originale était enchaînée, et contre lequel elle protestait, dont elle essayait de se séparer, de se délivrer par le travail. C’est notre stupéfaction quand nous rencontrons dans le monde un grand homme que nous ne connaissons que par ses œuvres, d’avoir à superposer, à faire coïncider ceci et cela, à faire entrer l’œuvre immense (pour laquelle au besoin, quand nous pensions à son auteur, nous avions construit un corps imaginaire et approprié) dans la donnée irréductible d’un corps vivant tout différent. Ins-
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