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pierre de coubertin.

— Mon ambition n’était point de me faire décerner des compliments de ce genre.

francisque bouillier.

— À Paris, plusieurs lycées manquent d’air, et les élèves s’en ressentent visiblement. En province, il n’en est pas de même. Si on excepte le lycée de Lyon et deux ou trois autres, on trouve de l’espace et même des parcs. Les jeunes gens y sont robustes et ont l’air décidé. Je crois qu’aussi bien que les Anglais, si on cognait ils cogneraient.

pierre de coubertin.

— J’avoue que je n’ai jamais visité la province. Le portrait que je trace du lycéen est pris sur le type de Paris.

francisque bouillier.

— Ce type même, vous ne le flattez point. Quant à vous, monsieur Paschal Grousset, vous avez conçu et écrit en partie vos romans à l’étranger. Depuis votre retour, vous vivez à Paris. La France, pour vous, c’est Paris.

paschal grousset.

— À peu près. Lorsque, en 1871, éclatèrent les événements qui amenèrent ma proscription, j’étais jeune. Depuis mon retour, je ne quitte point la capitale. C’est à Paris seulement que je trouve des amis et un théâtre pour mon activité.

francisque bouillier.

— Vous y trouvez surtout des auxiliaires pour la propagation de vos idées sur l’éducation.

paschal grousset.

— Oui, le Temps, le Figaro, l’Illustration, la Nouvelle Revue et le Bulletin de la Ligue nationale pour la publication de mes études, l’École normale des jeux scolaires pour la préparation des maîtres de jeux, le lycée Janson-de-Sailly pour des sujets sur qui opérer, le Bois de Boulogne et le Jardin des Tuileries pour champs de démonstration, le concours des pouvoirs publics pour agir sur la province et obtenir l’adhésion des recteurs, des inspecteurs d’Académie, des proviseurs de lycées, des principaux de collèges et autres.

francisque bouillier.

— Tout enfin pour faire ce qu’on appelle de l’agitation.