confus de ces phrases furieuses, que coupaient des apostrophes de protestation.
Ma mère cria :
— Je m’en irai…
— Eh bien, va-t’en, ce n’est pas moi qui irai te chercher…
J’écoutais tout cela avec horreur, avec épouvante. Il me semblait assister à un cataclysme, à la fin du monde. Je tremblais, je pleurais d’angoisse. Au dernier mot de papa, j’appelai, je suppliai maman de venir, je cognai la porte comme un dément, — un pauvre petit dément sans force.
Ce fut mon père qui parut, les yeux hagards, le visage congestionné ; il me repoussa rudement :
— Qu’est-ce que tu fais là, petit imbécile ? Veux-tu bien t’en aller ! Nous n’avons pas besoin de toi !
Je hasardai une timide protestation :
— Je ne veux pas…
— Va dans ta chambre, et un peu vite, ou je t’enferme dans la cave…
Malgré la gratuité de cette menace, je m’en fus, le cœur gros, mais pas assez