Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/13

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I


Je m’en souviens bien, c’était un dimanche. Je n’aimais pas beaucoup ce jour-là ; on me coiffait longuement et minutieusement, on m’habillait avec plus d’élégance que de coutume, et tout cela ne se passait point sans que je fusse un peu bousculé et pas mal grondé. Ensuite, nous allions à la messe, ce qui ne m’amusait pas davantage ; j’avais un livre, et je devais y suivre la cérémonie. Je le revois, ce pauvre livre : il était étroit et long, avec une reliure molle, dont les coins se tordaient et dont la couleur bleue semblait râpée. Je ne savais jamais où en était le prêtre. De temps en temps, je questionnais ma mère ;